Depuis Mad Men, je n’ai plus honte.
Grâce à la cultissime série américaine Mad Men, peut-être que le créatif publicitaire va pouvoir redorer son blason. La Publicité, depuis dix ans, a tellement été montrée du doigt, que j’ai du changé de terminologie pour continuer à briller dans les dîners en ville. Donc, depuis un certain temps, je fais de la Com (au mieux) et la plupart du temps, je fais des sites Web. De 99 Francs à No logo, les médias et le « paysage culturel bien pensant » ont également participé à cette mise à mort d’un métier qui, pourtant, en fit rêvé plus d’un. Consumérisme et bonne conscience écolo-bio obligent. Lorsque j’entrais en première année de BTS de publicité (il y a longtemps), notre prof de Com fit un tour de table pour savoir ce qui nous motivait. Dans mon cas, j’avouais : « Les filles et les voitures de sport ». Mais revenons à cette magnifique série où l’on boit, fume et couche à longueur d’épisodes. Une série où le sémillant Don Draper, directeur de création et Jon Hamm dans le civil, ne sait plus vraiment qu’il il est au bout de 4 saisons. Et ce malgré son physique à mi-chemin entre Gregory Peck et Cary Grant. Au-delà de la dimension « soap » et feuilletonante (un brin statique), voir les années 50 aussi bien traitées visuellement est un vrai régal pour le nostalgique que je suis. Comme la Création Publicitaire alors balbutiante et en pleine professionnalisation. Car Matthew Weiner, le génial créateur de la série (qui a aussi participé aux Soprano) aime sincèrement la Publicité. Quand Don Draper présente ses concepts à une assemblée de clients ébahis, franchement, ça déchire. De Samsonite à Kodak en passant par Lucky Strike, on a droit à un véritable cours d’ethnologie publicitaire. Don Draper est un grand créatif et sa démarche est réellement celle qui a été appliquée à l’époque pour les dites marques. C’est d’ailleurs les seuls rares moments ou l’on comprend pourquoi Don Draper est « grand », talentueux et réellement « valuable » (pour parler comme les ricains. Le reste n’est que doute, compromis, trahisons, coucheries et problèmes avec l’alcool. Ce qui est également intéressant, c’est le fait d’avoir choisi une époque charnière : la fin des fifties et le début des sixties. Confusément, on sent que le Donald Draper ne se reconnaît pas dans l’évolution qui est en marche. Et on peine franchement à l’imaginer avec la coupe au bol ou le col de chemise ouvert. Don Draper appartient désespérément aux fifties et à l’age d’or de la Pub. La Pop et la contre-culture vont venir tout transformer et changer une société en apparence parfaite. Chez Donald Draper, il n’y a pas de place pour la contestation politique, le free-jazz… ou les Black Panthers. Tout juste un recoin pour les Beatles qui jouent - historiquement - au Shea Stadium en 1964. Ne ratez donc pas les trop rares cours de Publicité du grand Don et merci Mister Draper de redonner du « cool » à la Publicité. En bonus, cliquez ici ou ici et suivez ces cours magistraux, c’est beau comme les premières rouflaquettes d’Elvis Presley. Enjoy !